Le scénario d'Anatomie d'une chute se dévoile dans un livre illustré par David Lynch
C'est un euphémisme que dire d'Anatomie d'une chute qu'il était notre film favori de 2023. Palme d'o...
C'est un euphémisme que dire d'Anatomie d'une chute qu'il était notre film favori de 2023. Palme d'or au Festival de Cannes, Oscar du meilleur scénario… le long-métrage de Justine Triet, co-écrit avec son compagnon Arthur Harari, a déferlé sur Hollywood tel un raz-de-marée que personne n'attendait. “Lorsque nous avons commencé à écrire ce projet avec mon compagnon de vie et de travail Arthur Harari, nous étions en pleine pandémie, coincés dans notre appartement, et étrangement, personne n'est mort. Je me souviens qu'on se disait : ‘D'accord, on s'amuse beaucoup, mais c'est bien trop radical et sombre. Personne n'ira voir ce film. C'est trop long, ils parlent tout le temps, il n'y a pas assez de musique, un couple qui se bat, un suicide, un chien qui vomit.’ Mais je voulais faire ce film. Je ne sais pas exactement comment les choses se sont enchaînées mais je suis si contente. J'ai pu faire exactement ce que j'aime” déclarait la cinéaste sur la scène des Golden Globes en recevant le prix du meilleur scénario. C'est ce scénario précisément qui s'offre aujourd'hui une sortie sous forme littéraire, dans une version commentée et accompagnée des dessins de David Lynch.
Le raz-de-marée d'Anatomie d'une chute
On s'en souvient comme si c'était hier. Ils étaient 21 prétendants. 21 films en lice pour la Palme d'or. Après 11 jours de compétition, le jury de la 76ème édition du Festival de Cannes, alors présidé par Ruben Östlund, a finalement décerné la récompense ultime à la réalisatrice française Justine Triet. Une fois arrivé en salles, le film a flirté avec les 2 millions d'entrées, se plaçant comme le plus gros succès pour une Palme d'Or depuis Entre les murs, de Laurent Cantet, en 2008. Pourtant, sur le papier, Anatomie d’une chute pouvait en effet s’avérer un peu trop austère pour devenir un blockbuster. Une héroïne peu aimable, accusée du meurtre de son mari, un chalet perdu dans les montages enneigées, un enfant malvoyant, un tribunal grisâtre, deux heures trente de durée et un casting dépeuplé de stars. Mais sur grand écran, l’ensemble devient magnétique, joué et filmé au cordeau, resserré par une narration implacable dont le verdict, lui, est clair comme de l’eau de roche – contrairement à l’innocence de sa protagoniste, qui divise les spectateurs… Si l’on y ajoute un excellent sens du montage, assuré par Laurent Sénéchal, et des plans admirables, on obtient un film de procès magistral.