Bronski Beat : l'histoire de l'activisme dansant et engagé du groupe derrière The Age of Consent
1983, Brixton. Dans cette banlieue londonienne culturellement foisonnante qui prône la mixité comme ...
1983, Brixton. Dans cette banlieue londonienne culturellement foisonnante qui prône la mixité comme une certaine idée de la vie de bohème, Jimmy Sommerville, Steve Bronski et Larry Steinbackek vivent en colocation. Les deux premiers viennent de Glasgow, qu’ils ont fui dès qu’ils en avaient la possibilité afin de savourer leur indépendance, en particulier sexuelle, à Londres. En effet, l’Écosse n’a alors toujours pas dépénalisé l’homosexualité.
Un trio gay et fier de l'être
Lorsque les amoureux Bronski et Steinbackek entendent pour la première fois la voix de Sommerville, l’évidence s’impose : il faut créer un groupe. Dont acte. Et quand le chanteur apprend que le Greater London Council finance un festival d'art et de musique gay, September In the Pink, il fait des pieds et des mains pour qu’y participe le trio – si un bassiste rejoint un temps l’aventure, c’est ce format qui convient le mieux à Bronski Beat. Après avoir été d'abord baptisé God Forbid, c’est le nom qui a été finalement choisi : deux mots, deux B prometteurs, du rythme et une allusion direction au nom de famille de Steve Bronski. Le groupe s’illustre non seulement à September in the Pink, mais aussi au pub londonien The Bell, où il joue l’un de ses tout premiers titres, “Screaming”, dont les paroles épatent encore par leur acuité et leur avant-gardisme sur les morceaux engagés 2.0. pour la cause queer : “My hero my schoolboy / My physical abuse / My loneliness my aching brain /My pounding in the head / My freedom my prison cell / My tempting to destroy / My fantasies my lost control /My confusion disillusion / Machismo my manhood /My wanting just to scream”.
Danser contre l'homophobie
En l’espace de quelques mois, Bronski Beat fait le buzz et les maisons de disques sont à l’affût. C’est London Records, dont le catalogue brille de noms tels que les Kinks ou Marianne Faithfull, qui remporte la mise en 1984. Sans s’attendre pour autant au succès phénoménal de “Smalltown Boy”, qui atteint la troisième place du top des singles. Un hymne gay inné, qui raconte l'histoire d'un ado queer victime d’agression homophobe et qui décide de fuir sa ville natale.
“And as hard as they would try they'd hurt to make you cry / But you never cried to them, just to your soul”