Pourquoi Guslagie Malanda pourrait très vite devenir votre actrice préférée
“Souvent, je me suis sentie plus proche des actrices dans des films, que des personnes dans la vraie...
“Souvent, je me suis sentie plus proche des actrices dans des films, que des personnes dans la vraie vie” confesse-t-elle dans un café du 10ème arrondissement. Elle, c’est Guslagie Malanda. Le nom vous est peut-être inconnu, mais le visage ne s’oublie pas. Le regard surtout. C’est celui de Laurence Coly dans Saint Omer, rôle qui lui a valu une première reconnaissance, française d’abord, puis internationale, grâce au rayonnement du film d’Alice Diop, énormément acheté à l’étranger et diffusé ce mercredi 9 octobre 2024 à 20h55 sur Arte. Aujourd’hui, elle est à l’affiche de La Bête, le nouveau film de Bertrand Bonello, où elle joue une poupée du futur, au service d’une Léa Seydoux qui cherche à se débarrasser de ses émotions, sans succès. Dans le processus, la poupée Kelly finit par toucher du doigt un soupçon d’humanité. Un nouveau rôle comme une confirmation, malgré un temps d’écran réduit. Qu’à cela ne tienne : il était temps de rencontrer Guslagie Malanda, avant que sa carrière ne démarre pour de bon.
Guslagie Malanda, la radicalité par l’exigence
Sept. C’est le nombre d’années qu’a laissé passer Guslagie Malanda entre son premier et son deuxième rôle au cinéma. Non pas par manque d’envie, ou par manque de propositions, mais plutôt par exigence. Une exigence si radicale qu’elle se trouve érigée au rang d’art, et qui surprend par sa détermination. C’est à se demander comment son agent, la même depuis ses débuts, a pu rester à ses côtés : “Elle a tout de suite compris où je me situais, et m’a suivie dans cette exigence. C’est très précieux ! Au bout d’un moment, je ne me rendais même plus aux castings. Quel intérêt, si les rôles ne m’intéressaient pas ?” explique-t-elle, sûre d’elle. Découverte dans Mon amie Victoria de Jean Paul Civeyrac, où elle occupe le rôle principal, elle s’astreint néanmoins à une sélection drastique : “Je n'avais pas envie que mon deuxième film ne soit pas un vrai oui. J'ai envie du vrai oui quoi !” affirme-t-elle. Le vrai oui, elle l’offre à la cinéaste Alice Diop pour son premier film de fiction après plus de dix ans à faire du documentaire. Dans Saint Omer, Guslagie Malanda est Laurence Coly, une femme dont le récit est largement nourri par l’histoire de Fabienne Kabou, accusée d’infanticide en 2016.